La promesse du chasseur

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Britany se précipite dans les toilettes du tribunal, la haine en bandoulière. Depuis des semaines, elle travaillait d’arrache-pied sur cette affaire, avec en face d’elle un adversaire qui l’obsède. Maintenant qu’elle tenait enfin la solution, l’audience lui passait sous le nez. La partie adverse avait versé un gros chèque à son client et au cabinet pour clore l’affaire. Ce dossier devait la propulser parmi les plus grands noms du droit. Son cabinet l’avait remplacé une heure avant le début du procès, il savait que la force de caractère de Britany l’empêcherait de renoncer à l’affaire.

Face au miroir, Britany observe son reflet, celui d’une femme qui se sent coupable d’avoir laissé échapper une telle opportunité. Elle a consacré toute sa vie à monter les échelons repoussant toute existence sentimentale.

La porte s’ouvre sur son adversaire, Tony, qui s’avance vers Britany d’un pas ferme et décidé.

_ Expliquez-moi ! Pourquoi ne pas avoir présidé cette affaire ? Je pensais enfin affronter un rival à ma taille. On m’a assuré que vous possédiez des preuves en béton contre mon entreprise et qu’on jouait gros sur ce coup-là. En échange, j’ai eu en face de moi une avocate qui jouait les gazelles incompétentes. Vous ne valez pas mieux que cette avocate que l’on nous a servie en pâture.

D’un geste théâtral, Tony lui signifie son mépris. Il rebrousse chemin quand Britany lui lance à la tête son dossier. Elle se dirige vers lui en le pointant du doigt.

_ Si vous vouliez une lionne comme adversaire, il fallait jouer franc jeu.

Tony voyant la hargne de cette avocate reprend le dessus, il s’avance vers elle un sourire satisfait se dessinant sur son visage, laissant Britany continuer dans son élan.

_ Vos associés ont soudoyé le cabinet c’est sûr que pour un milliardaire aisé comme vous, il est facile de se cacher derrière son argent tel un lion au fond de sa tour d’ivoire.

Britany heurte le mur froid des toilettes. Cette promiscuité avec cet homme ne la laisse pas indifférente. Britany plonge dans les yeux vert émeraude de Tony, puis descend son regard vers ses lèvres parfaites, son pouls s’accélère, accentuant son trouble. Tony approche sa bouche charnue de son oreille, frôlant à peine sa joue, assez pour sentir la chaleur de sa peau.

_ Pas un lion, mais un chasseur et sache que je ne me cache derrière personne, ma lionne ! Dans un murmure sensuel.

Tony glisse une main sur sa hanche. Britany sent son corps réagir contre son gré et à ce simple contact.

_ Si je le veux, je te prends, là, maintenant, contre la paroi. Tu jouiras comme jamais tu n’as joui.

Sa voix est pleine de promesses. Pendant un court instant, la jeune femme a envie de céder à cet instant sauvage. Mais elle sait de quoi ce chef d’entreprise est capable, même si le danger offre un côté excitant, sa fierté reprend le dessus. Britany lui lança.

_ Vous me prenez pour qui ?

Elle traverse au plus vite les toilettes, mais en atteignant la porte Tony l’attrape par le poignet pour la ramener à lui. Son corps replonge dans ce désir malsain, qu’elle tente de cacher.

_ J’aime les défis ! lui susurre-t-il.

Britany retire son bras et le provoque du regard. Une fois dehors, Britany respire une bouffée d’oxygène. Son rythme cardiaque bat encore si fort qu’elle ne sait plus si elle rage à cause de l’affaire ou sous l’attraction pour ce chef d’entreprise.

4 heures !

La nuit fut horrible, les yeux verts perçants de Tony ont dévoré ses rêves, ses mains ont imprégné son corps, et sa voix mielleuse et autoritaire l’a réveillé plusieurs fois au beau milieu de jouissances incontrôlées.

Pourquoi est-elle obsédée par cet amant ? L’aurore pointe à peine qu’elle parte faire un footing pour se défouler.

Ses pieds nus sur le sable humide lui prodiguent une sensation apaisante, le doux roulement des vagues caressant le littoral envahit sa tête balayant ses pensées torrides de la nuit.

Arrivée en dessous du ponton, elle fut happée par son rêve. Toutes ces sensations refont surface comme si son corps ressentait sa présence.

_ Ma lionne qui foule la plage prête à être dompté !

Sa voix est encore plus intense que dans les souvenir de Britany.

Tony s’avance lentement vers cette femme qui en lui tenant tête n’a fait qu’attiser son attirance pour elle. Britany recule à petits pas, partager entre l’inconscience du danger, ou jouer la carte de préservation qui la recluse dans une solitude affective. Tony réussit à l’approcher suffisamment pour lui caresser le bras, puis dans un geste sensuel effleure la joue de Britany. Elle veut protester, mais sur cette plage déserte le chasseur la fait taire d’un regard. Il glisse délicatement sa main derrière la nuque et l’attire vers lui en plongeant ses yeux dans les siens. L’attraction est tellement forte que leurs lèvres se lient dans un baiser sauvage. Leurs respirations s’accélèrent. La lionne ne cherche plus à refouler son désir. Dans cette danse endiablée, Tony l’attrape fermement par les hanches pour la coller contre lui. Dans un gémissement Britany empoigne la chevelure de son amant, Tony pousse un râle de contentement. Il n’hésite pas plus longtemps avant de placer ses mains sous les fesses de sa lionne indécente. Il la soulève, avec brutalité et la plaque contre un des poteaux derrière eux. Cette sauvageonne répond en enlaçant ses jambes autour de sa taille.

La chaleur monte d’un cran. Une des mains libres du chasseur passe sous le jogging. Son pouce caresse lentement son clitoris et avec une telle douceur que Britany bascule dans un plaisir intense en retenant son cri.

_ Je veux t’entendre jouir !

Son chasseur réclame son trophée et Britany ne peut s’empêcher de le satisfaire.

Tony relâche sa lionne honteuse qui baisse les yeux, maintenant qu’elle a succombé à la tentation, ils se quitteraient sans même un au revoir.

L’amant d’un baiser ravive la flamme, et plonge dans ses yeux.

_ La prochaine fois, je te veux entièrement dans mon lit.

Encore cette voix pleine de promesses. Le chasseur disparaît dans la brise matinale, laissant sa lionne sur sa faim.

Renard Séverine

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